Au delà du fait que les échouages de globicéphales noirs soient assez rares, le cadavre de l'animal retrouvé à La Parata à Ajaccio ce début d'année (voir notre page dédiée) a revelé un aspect surprenant et méconnu de leurs rapports avec leurs proies habituelles.
Nous avons, lors de notre expertise visuelle de l'animal, découvert sur son dos des cicatrices circulaires récentes d'un diamètre équivalent à une pièce de un euro, soit 2,4 cm. Celles-ci sont les traces caractéristiques laissées par des ventouses de calamars, principale nourriture de cette espèce de cétacé.
Il est possible, en extrapolant et en appliquant une formule mathématique simple, d'estimer, avec toutefois un risque d'erreur, la taille du céphalopode qui est à
l'origine de ces cicatrices: celle-ci devrait être comprise entre 3,50 m et 3,80 m, ce qui permet de qualifier l'animal de CALAMAR
GEANT.
Ces animaux sont bien présents en Méditerranée comme dans toutes les mers du globe. Au delà de cette preuve matérialisée par ces marques, le fait que de nombreux cachalots (dont la principale nourriture est le calamar géant) soient régulièrement reperés sur les canyons sous-marins de la côte occidentale de la Corse permet d'accréditer cette affirmation (Cachalot/calamar géant: cliquez ici). Quelques récits de pêcheurs plaisanciers ou professionnels de Méditerranée nord-occidentale relatent régulièrement leurs rencontres avec cet animal mythique.
Ce qui est exeptionnel, dans ce cas précis, est le fait que jamais de telles traces n'ont été relevées sur un globicéphale noir. Ceux-ci s'attaquent-ils aux calamars géants ? Seuls ou en bandes ? Sont-ils, inversement, eux même attaqués ? Les connaissances scientifiques ne permettent pas, à ce jour, de le déterminer.
Ces données ont été envoyées à un organisme scientifique spécialisé et il sera peut-être possible, d'après les diamètres mesurés des ventouses, d'identifier ce céphalopode ou de déterminer sa taille probable suivant l'espèce à laquelle il peut appartenir, plusieurs d'entre elles ayant été à ce jour répertoriées.