Les observations de ces dernières semaines confirmant ce que nous supposions, (voir notre article), l'arrivée des thons rouges avec deux mois d'avance (depuis le mois de mars) nous oblige à nous poser quelques questions.
En règle générale, les passages des thons en Corse s'effectuent lors de leur migration vers la Sicile et la mer Egée
par ordre de taille des animaux. Les premiers arrivés sont habituellement les petits spécimens ( moins de 1 mètre ou 10
kgs) aux environs du mois de mai, suivis des poissons d'un peu plus de 1 mètre (entre 10 et 50 kgs) en saison éstivale et des gros ou très gros individus (au delà de 1,5 m et de 50 kgs à plus de
300 kgs). Eux seuls sont aussi observables à quelques dizaines de mètres des côtes occidentales Corses durant une quinzaine de jour en hiver, en général au mois de janvier.
Cette année, l'arrivée massive sur l'ensemble du pourtour de la Corse courant mars n'est absolument pas habituelle. Nous avons observé des poissons de petite et moyenne taille en chasse à proximité immédiate du rivage depuis le mois de mars. Si il est évident qu'ils se contentent de suivre leur nourriture, constituée actuellement de bancs d'anchois, il est surtout très curieux de constater que ce poisson fourrage reste sur site et a apparement stoppé sa migration pour une raison qui nous est inconnue.
Un nouvel article sera mis en ligne prochainement en fonction des réponses que nous pourront avoir de la communauté scientifique à ces questions.
CHASSE DE THONS DE PLUS DE 50 KGS DEVANT AJACCIO.
Suite à un appel du sémaphore de la Parata nous signalant un grand cétacé devant la terre sacrée, nous avons croisé sur tout notre parcours longeant la rive nord du golfe d'Ajaccio de nombreuses chasses de thons rouges regroupés en bancs d'une vingtaine d'individus chacuns.
Devant la chapelle des Grecs, toutes les espèces d'oiseaux marins du golfe d'Ajaccio chassaient avec les thons.
( Goelands leucophée, goelands d'Audoin, mouettes rieuses, cormorans ... )
Nous n'avions jamais observé de mouettes rieuses (tête noire), elles étaient aujourd'hui là en nombre important.
Les oiseaux marins attendent que les thons forcent le banc de poisson fourrage à remonter sous la surface ou il se trouvera coincé entre deux espèces de prédateurs venant du fond comme des airs. Une fois en surface, il n'y a plus d'échappatoirs possibles et il n'est pas râre qu'un banc entier de petits poissons soit décimé en quelques minutes.
Les thons attaquant du bas vers le haut, il arrive très fréquement que leur vitesse importante les entraine hors de l'eau après avoir traversé le banc de poissons fourrage. L'ecume résultant de ces sauts est très facilement visible et permet généralement le reperage des chasses.
Un thon laissant apparaitre sa tête en surface.
L'oiseau marin a été moins rapide que le thon qui a failli le percuter en l'air.
Un thon entierement hors de l'eau sous le regard d'un goéland surpris.